Je rentre tout juste de la capital,
j'adore aller à Paris pour une courte durée, notez la fin de phrase.
Quand tu vas à Paris, c'est toujours une aventure, enfin en se qui me concerne,
je découvre de nouvelles choses à chaque fois que j'y vais.
Par exemple, habitant à Biarritz quand tu veux traverser une route
un bref coup d'oeil à droite à gauche suffit amplement.
A Paris, c'est pas vraiment pareil,
quand tu veux rejoindre le trottoir d'en face,
il faut d'abord avoir confiance en ta capacité à courir vite,
si tu connais ta vitesse de pointe, c'est encore mieux.
Ensuite il faut estimer la distance qui te sépare du trottoir visé,
en général cela correspond à une largeur d'autoroute.
Puis tu multiplies ces deux facteurs par le troisième facteur clé
qui est l'automobiliste borgne dépressif énervé.
C'est en gros ce dernier paramètre qui détermine ta course,
tu es là, prêt à te lancer mais une voiture arrive sur ta droite
à une vitesse que tu estimes plus ou moins à 140 km/h.
Tu réfléchies un quart de seconde...Trop rapide, je vais finir sous
la jante droite, alors tu attends.....un bon bout de temps.
Au bout de 45 minutes un rapide créneaux s'offre à toi, alors tu cours le plus vite
possible avec ta valise dans la main, au fur et à mesure que le trottoir
d'en face se rapproche, un petit sourire commence à se dessiner sur ton visage.
Là tu poses le pied sur la bordure, un grand soulagement.
Puis tu dois prendre le métro, alors tu passes bien 20 minutes à scruter la carte géante
dans le hall afin de te situer dans un premier temps,
de trouver la ligne qui va t'emmener là ou tu le souhaites.
Tu suis une masse de personnes, tu ne sais pas si tu es dans le bon sens
mais en tout cas tu l'espères.
Une fois sur le quai, tu as environ 4 secondes montre en main
une fois les portes ouvertes du métro pour sauter dedans.
Une fois à bord, ta mobilité s'en trouve fortement réduite, tu as le nez bloqué
dans l'oreille du mec de devant et les fesses dans la tête d'un mioche.
Là tu relativises, en te disant que c'est pire pour le gosse.
Bien calé, tu cherches désespérément à attraper la barre qui possède déjà
plus de huit cent milliard de bactéries, mais sur le coup tu fais avec.
Selon les lignes, certaines sont plus sport que d'autres, c'est comme les pistes de ski.
C'est pour cela qu'il y a des couleurs selon les lignes.
Il y a des couleurs, parfois tu te dis qu'ils ont dû construire la ligne sur un ancien
terrain de moto cross, avec un raccordement EDF fait par des gitans.
C'est sur, parfois tu te fais un peu peur, du coup tu lâches une caisse sans faire exprès.
Pauvre gosse...
Arrivée à ta station, tu dois demander pardon à deux cent personnes qui n'ont
absolument pas l'intention de bouger.
Les portes s'ouvrent, toi tu veux aller à gauche mais les 80 personnes qui descendent
en même temps que toi partent toutes à droite,
donc du coup, bah tu pars à droite.
C'est exactement à ce moment là que tu comprends
le reportage que tu as vu la veille sur Arte :
"La vie des buffles"
Tu retrouves dans les couloirs du métro, sorte de labyrinthe pour les non initiés,
là une seule image te viens en tête, Pacman...
Avec des vents qui atteignent parfois les 200km/h,
je me dis à chaque fois que les mecs pourraient facilement pratiquer le Kite surf.
Ça serait hyper underground comme sport...
Puis tu commences à apercevoir une lueur d'espoir,
c'est bel et bien la lumière du jour, mais avant de sortir
tu te retrouves à devoir faire la courses avec des mamies sur caféinè,
ultra exitées avec leurs cabas monté en crypto impulse.
Il est 09h30, t'es déjà rincé de ton début de journée.
Tu m'étonnes, Métro boulot dodo, c'est pas le travail qui fatigue.
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