mardi 13 mai 2014

Session havraise


Je suis retourné surfer au Havre, cela faisait au moins huit ans
que j'avais pas mis un pied dans l'eau en Normandie.

Quand tu es surfeur en Normandie, il y a un paquet de choses que tu fais 
qui sont à contre sens de la pratique dite classique du surf.

Tout autour de la planète si tu vois le plan d'eau ultra venté,
que tu aperçois des moutons au large, normalement tu n'y vas pas
alors qu'en Normandie, une pression monte en toi.

(Juste pour les gens non initiés comme mon amie Flore, quand on dit que ça moutonne,
c'est pas parce qu'il y a des moutons qui se font quelques longueurs au large.
C'est qu'il y a des petites vagues qui se lèvent au large et qui cassent toute suite.
Alors on aperçoit plein de petites tâches blanches, comme un champs rempli de mouton.)

Tu te dis que peut être tu vas pouvoir surfer. 

Avant hier soir, je vois que la houle avait commencé à rentrer, 
je me suis dis que j'irai peut être surfer.

Je discute avec Nico & Cola, ils me disent qu'ils vont se mettre à l'eau d'ici peu.
Je me motive et décide de me joindre à eux.
Je demande alors si l'eau est froide, l'un me dis que non,
l'autre me dis que oui, mais une fois que je suis en combi prêt à me mettre à l'eau.
Une grosse appréhension monte alors en moi, j'avais tellement peur d'avoir froid.

J'attends alors mon tour sur la petite digue pour me jeter à l'eau entre deux vagues.
Puis après Nico & Cola vient donc tout naturellement mon tour de me jeter.
Je me dis que de toute façon, je ne peux pas faire demi tour.

Une fois dans l'eau marron verte typique du Havre, que l'eau n'est pas si froide.
Je la trouve même plutôt bonne.
Je vois tout le monde dans l'eau avec des chaussons, je dis alors, 
que le surfeur havrais est une petite nature.

Puis je commence à prendre une première vague, j'avais oublié tout le plaisir
de surfer les vagues havraise, à la fois incroyablement molle et extrêmement rapide.
La difficulté est de bien choisir sa vague tout en étant le moins exigeant possible.
On est pas dans le sud ouest, tu ne peux pas te permettre de faire le difficile.
Il faut prendre ce qu'il passe.

Honnêtement j'ai été assez surpris, je pensais sincèrement que ça allait être 
tout claqué comme d'habitude mais pour un come back, je suis assez satisfait.

Un des paramètres les plus important, est de toujours avoir un oeil 
sur le bord, car la vague déroule vraiment près du bord.
Contrairement aux vagues landaises ou tu peux te permettre de tomber dans le shorebreak,
là tu peux pas, il y a pas moyen, ou alors tu y laisse un bras ou une jambe.

La particularité du shore break normand, c'est qu'il est relativement puissant
et agrémenté de galets...
Se caler un tube dans le shore break avec un galet de trois kilos au-dessus de la tête
pour le coup, là c'est trop la classe, même Kelly l'a jamais fait.

Puis au bout d'une heure de surf, je prend une vague apparemment anodine,
ma board se plante et je tombe en avant.
Je passe alors sous l'eau, je sens ma planche qui commence à tirer
et d'un seul coup plus rien.
Là tu sais que ton leash vient de casser, c'est la merde surtout au Havre.
Une fois avoir vu ma planche se précipiter dans le shore break plein de galets,
naturellement tu sers les fesses, tu croises les doigts, tu touches un tronc d'arbre qui flotte 
gentiment à côté de toi, pour que ta planche ai ramassé le moins possible.

Vient le meilleur moment de la session, la sortie d'eau à marée haute.
J'ai du mettre facilement 3 à 4 minutes pour sortir.
Avec un bon gros mètre de shore break, quand tu commences à sortir
il faut vraiment que tu sois sur de ton coup.

Tu peux à tout moment te ramasser un galet en pleine tête.
Une fois arrivé au bord, j'ai eu comme une illumination, les chaussons c'est pas pour le froid...
C'est pour sortir de l'eau relativement rapidement, quand j'ai senti les galets danser sous mes pieds
j'ai très vite compris que cela n'allait pas être une partie de plaisir.

Une fois sortie sans trop d’égratignures, tu ressens comme une petite victoire en toi.
C'est la première fois que j'étais aussi content de sortir indemne d'une session.

C'était un vrai plaisir de resurfer à la maison, même si les conditions
étaient quand même bien pourries, il faut quand même l'avouer. 

Un grand respect à tous ces mecs qui sont peut être les surfeurs
les plus motivés de toute la France, et les moins éxigeants

Pour résumé :
 C'était rien bien..Dés bâtard.

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