Certains enfants sont doués pour la musique, d'autres préfèrent l'école
et d'autres brillent en sport, enfin il y a les prodiges qui assument les trois pleinement.
Il reste cependant une catégorie, la mienne, les gamins du fond de la classe.
Les cancres, les nuls qui consacrent la plus part de leurs temps libre
à faire des conneries. On peut dire que cela était mon domaine, j'étais un expert en la matière.
Comme j'étais tellement nul à l'école, mes parents ont décidé de m'envoyer en pension.
J'étais ni pour ni contre, du point de vue des adultes, mon cas avait plus que désespéré.
J'ai donc rejoins mon acolyte de l'époque, mon pote Ugo, qui était plus ou moins comme moi,
à la différence qu'Ugo était relativement doué en optimiste (petit bateau à voile).
Nous nous sommes donc retrouvés tous les deux en pension,
à Mesnières-en-Bray.
Je peux vous dire que nous étions loin très loin de l'univers des choristes.
Alors forcément nous avions maintenant deux cerveaux pour réfléchir,
nous étions à environ deux cent kilomètres de chez nous.
Pour donner un petit côté Prison Break, le fantasme était bien évidement,
la cavale, seul problème, il y avait strictement rien au alentours.
Un mec avait fait une fugue, mais il était tellement en galère
que le mec est revenu à la pension, impossible de tailler la route, il y avait que des champs...
Pour donner un petit côté Prison Break, le fantasme était bien évidement,
la cavale, seul problème, il y avait strictement rien au alentours.
Un mec avait fait une fugue, mais il était tellement en galère
que le mec est revenu à la pension, impossible de tailler la route, il y avait que des champs...
Voici une de nos nombreuses embrouilles.
Un jour, un cinquième qui répondait au nom de Teddy vient me voir.
Teddy était ce que l'on appelle plus communément dans une cour de récréation
un petit gros. Il portait toujours des t-shirts de Johnny Haliday, son papa était routier.
Il était pas trop malmené par l'ensemble des pensionnaires, disons qu'il y avait pire...
Donc le jeune Teddy, vient me voir et me demande si par hasard
j'avais pas une clope, je lui dis qu'il ne faut pas fumer, c'est pas bien.
Mais Teddy voulait gagner le respect de ses ainés en allant fumer
dans les toilettes comme les troisièmes.
Il insista et insista encore.
J'avais une morale, j'allais pas donner une clope à un gamin de douze ans.
Puis il me dit qu'il était prêt à me l'acheter.
A ce moment précis ma morale lui à demander combien ?
Teddy : "Je sais pas deux francs"
Moi : "Attends moi là, je reviens."
Je me dirige vers mon pote Ugo, qui était à l'autre bout de la cour
je lui demande alors de me dépanner une clope, en lui promettant un petit tour au distributeur
de bonbons après mon retour.
Il me passe la cigarette discrètement car il était formellement interdit de fumer dans le collège.
Je retourne voir le petit Teddy.
Moi : "C'est bon, j'ai une clope, c'est dix balles."
Teddy : " C'est quand même un peu cher."
Moi : "C'est la crise mon pote, dix balles ou rien."
Teddy : "Ok ok."
Ugo vient alors nous rejoindre
A ce moment un pion nous espionnait, il a vu toute la scène mais sans
le son bien sûr.
Nous nous sommes quitté tous l'air innocent, Teddy s'apprêtait à faire la queue
aux toilettes afin de pouvoir fumer sa cigarette.
Mais il s'est fait choper par le bras, le pion l'a alors tiré vers lui.
Il lui a demandé ce que nous lui voulions.
Le pion lui a demandé si nous l'avions pas raquetté.
Teddy à d'abord dit non, puis avec la lourde insistance du pion,
il a dit oui.
Puis s'est passé super vite, nous nous sommes retrouvés avec mon pote Ugo
dans le bureau du directeur.
C'était un ancien boxeur qui venait d'Afrique noire,
à côté Mohammed Ali était une ballerine.
J'ai rarement eu peur dans ma vie, mais quand on m'a dit :
"Monsieur Canel, vous êtes convoqué chez Monsieur Monpini."
A ce moment là, toute la classe te regarde, tu peux aisément lire
dans les yeux de tes camarades de classe.
"Oh le pauvre"
Résultat trois jours d'expulsions
Avec cette belle remarque :
"10 francs une cigarette, cela fait 200 francs le paquet,
c'est peut être un peu cher Monsieur Canel ?"
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