vendredi 14 août 2015

The last soldier...

(Ci-dessus, le Lieutenant-colonel Tony
légèrement amoché, k-way en vrac, bronzage de combinaison,
mais il garde le sourire.) 

Voici un extrait du journal intime 
d'un soldat engagé dans une guerre extrêmement violente...

Cher journal,

Voici quelques nouvelles du front, ou les combats sont sanglants.
La guerre dure depuis maintenant un mois et quinze jours,
 les assauts sont de plus en plus violents.
Déjà beaucoup de premières classes sont tombés au combat.
C'est une vraie boucherie, je te jure, c'est horrible.
Les hommes tombent comme des mouches.

Ce premier mois contre les juillétistes a été relativement difficile.
J'ai vu des parisiens prêt à en découdre avec le soleil et la crème solaire,
la bave aux lèvres et les yeux injectés de sang.
Vraiment pas beau à voir.
Des bordelais armés jusqu'aux dents, claquettes, parasol, glacière...
Cette année, ils sont suréquipés...

 Le premier à être tombé est mon pote Didier alias Did.
Il voulait se préparer avant les premiers affrontements et
rupture des ligaments croisés. Comme si son corps savait,
il s'est fait rapatrié direct.

Puis il y a eu le colonel Kevin, 
il faisait partie du 15ème régiment dédié à la transmission et logistique. 
Il a eu une permission aux bouts de dix jours,
sur un coup de folie, il est parti faire du wakeboard.
J'ai tout fait pour le retenir dans sa folie, mais le combat l'a sérieusement abimé.
Résultat, une cheville cassée, puis son atroce douleur ne se calmant pas,
il est retourné faire une radio, verdict, le tibia est cassé.
C'était plus sérieux que ce qu'on pensait.
Rapatrié lui aussi.
Il s'est confié, il m'a dit :

"Tu sais, la vie là-bas n'est vraiment pas drôle,
j'en ai vu de toutes les couleurs.
Mais quand le gros hollandais est arrivé avec ses chaussettes jaune dans ses claquettes rose
Havaianas, là je peux te promettre que j'ai failli tomber..."
Quand il m'a confié ce petit moment de vie, il a retenu ses larmes. 

Puis vint le tour du Commandant Larregain,
Lors de manoeuvre afin d'intimider l'ennemi, il a voulu vraiment leur faire peur,
alors il a chargé la plus grosse vague.
Résultat, il a été touché au dos, le pauvre, il est sorti à quatre pattes.
Mais il a rien laissé paraitre, devant l'ennemi.
Heureusement après deux, trois jours au calme,
l'homme a reprit le commandement du vaisseau.

La dernière fois, j'étais en véhicule deux roues de reconnaissance,
quand soudain un véhicule ennemi à fait demi tour devant moi,
d'un coup sec, sans clignotant...
Puis elle m'a regardé droit dans les yeux avec la haine en guise de pupille
et m'a dit : "Cela s'appelle un demi tour."
Sur un ton à faire flipper un boucher du Kazakhstan.
C'était une Aoutienne.

Les Aoutiens sont encore plus violents que les Juillétistes,
j'ai vu des lillois blancs comme des culs le lundi,
rouge comme des drapeaux communistes le mardi.
Et aller dévaliser le carrefour city, acheter le stock de crème Nivea.

Puis mon bras droit en tombé lui aussi,
bordel Fifi.
J'ai crié :
Nooooooonnnnnnn FFFFFiiiiiffffiiiiiii.

Il m'a regardé et il m'a dit :

Fifi : Ça va aller Tom, ne t'en fait pas.
Moi : Mais non Fifi, laisse moi t'emmener d'urgence à l'infirmerie.
Fifi : Non c'est bon, je vais continuer à me battre à tes côtés.
Moi : Mais Fifi, tu n'es pas en état, ce n'est pas raisonnable.
Fifi : La ténacité peut avoir raison de la raison elle même, c'est de Paul Carvel.
Moi : Alors attend, la ténacité peut avoir raison de la .....
Fifi, réveille toi, j'ai pas compris.

Alors Fifi à continuer à se battre allongé dans le sable,
il levait de temps en temps le bras pour dire deux choses.
La première :
Décalez vous à droite,
et la deuxième :
Je suis pas mort.

Puis trop amoché, il est rapatrié d'urgence à l'hôpital.
Infection des reins.
En effet, selon les premiers résultats d'analyse, Fifi serait tombé
à cause d'une ratatouille préparé par sa petite amie.
L'attaque venait donc de l'intérieur.

Putain de ratatouille.

A l'heure actuelle nous ne savons toujours pas, si le Lieutenant-Colonel Fifi
pourra retourner sur le front...

Le seul encore debout est le Lieutenant-colonel Tony
pour l'instant, il a repoussé avec succès toutes les nombreuses attaques des Juillétistes
ainsi que des Aoutiens.
Oui mais pour combien de temps encore...
Tous nos espoirs reposent sur lui.
Il est extrêmement courageux,
 il se bat sur tous les fronts, Tarnos, Anglet, Hendaye...

C'est The last soldier.

Il reste encore quinze jours de combat.
Je te donnerais d'autres nouvelles, dés que possible.

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